Analyse(s) :
Cette installation est conçue à partir d'une vingtaine de portes peintes par Lek, Sowat et Jacques Villeglé. Lek a d'abord tracé au cordeau des lignes rouges et bleues afin d'inscrire différentes formes géométriques dans lesquelles Sowat est venu taguer au marqueur, également en rouge et bleu. Les artistes ont ensuite altéré et effacé partiellement ces tags, en enflammant l'encre fraîche, en pulvérisant du solvant ou en les recouvrant au rouleau et à la peinture blanche.
Enfin, Jacques Villeglé est venu inscrire au marqueur bleu la phrase "Le syncrétisme est-il le premier stade de la culture ?".
Ces portes sont disposées verticalement et alignées dans l'espace d'exposition de façon à créer une pièce par laquelle on sort en empruntant un couloir menant vers la troisième salle de l'exposition. Dans ce couloir, le verso des portes est éclairé à la lumière noire, de façon à faire réagir les éléments en couleur de Lek et Sowat.
Source : Nicolas Gzeley
Entretien(s) :
"Pour faire suite au film Tracés Directs, nous avons choisi de travailler au cordeau, ce fil d'architecte qui, une fois "claqué" contre le mur, laisse une trace de poudre bleu ou rouge. Nous retrouvions ainsi la même notion de trace éphémère que la craie sur le tableau. Cet outil a également défini le code couleur de notre installation : bleu et rouge.
Nous avons proposé à Jacques Villeglé d'utiliser le baranne car il s'agit d'un outil propre au graffiti. Détourné de sa fonction première, cet outil fut largement utilisé par les tagueurs des années 80-90 car il permet d'écrire avec un trait large et laisse de longues coulures derrière lui."
Sources : Entretien avec Lek & Sowat par Nicolas Gzeley en mars 2014.