Analyse(s) :
Pour cette intervention, Lek, Sowat et Hugo Vitrani ont préalablement repeint une zone en noir, prévoyant de faire intervenir Mode2 en face de JayOne, de façon à réunir deux pionniers du graffiti français.
Connu pour ses B.Boys (personnages aux contours angulaires typiques de la culture du graffiti), JayOne a réalisé à la bombe aérosol blanche un personnage dansant auprès d'un ghetto-blaster, autour desquels il a placé quelques étoiles et points vaporeux. La fresque est signée d'un tag "JAYONE" à côté du ghetto-blaster. C'est par ce tag que JayOne a commencé son intervention. En haut à droite est inscrit "LETS DANCE TO THE DRUMMER'S BEAT" en référence au morceau éponyme de Herman Kelly & Life.
Les majeures parties du personnage et du ghetto-blaster sont réalisées selon la technique du "one line" avec un trait fin, parfois au crachotis, auquel JayOne a ajouté des lignes plus marquées afin de souligner certaines zones. Ces zones sont également marquées d'un point vaporeux et lumineux.
Ce style fluide et son mode d'exécution évoquent le mouvement ainsi qu'une notion de chorégraphie réalisée par JayOne en traçant ces longs traits souples.
Avec cette intervention, il souligne les liens historiques entre le graffiti, la dance et la musique ainsi que l'esthétique afro-américaine liée au hip hop comme la coupe afro du personnage, son pendentif brillant ou le ghetto-blaster qui permettait aux B.Boys de pouvoir danser dans divers endroits de la ville. La position du personnage évoque le break dance, tout comme la référence au morceau de Herman Kelly & Life sorti en 1978 dont le long break beat était particulièrement apprécié des danseurs hip hop.