Sergio Castoldi

Biographie

Né en 1946 à Magenta en Italie, Sergio Castoldi est un artiste plasticien dont la démarche interroge l’espace urbain, l’éphémère et l’interaction avec le public. Formé à l’École des Beaux-Arts de Bezalel en Israël puis à l’Université de Vincennes, il s’installe à Paris au début des années 1970 et développe une pratique singulière de peinture au sol dans des espaces de passage, hors des cadres institutionnels.
Dès ses débuts, Castoldi explore les rapports entre corps et enjeux politiques contemporains. Dans les années 1980, il réalise des bannières pour des manifestations artistiques et sociales, affirmant un engagement qui imprègne toute son œuvre. Plus tard, son travail d’atelier aborde des thèmes tels que les migrations, les révoltes ou les injustices fiscales.
Dans les années 1980 et 1990, il investit la voie publique par des interventions de grande échelle sur le bitume, les trottoirs ou les quais de gare. Réalisées à la craie, au pigment sec ou au pastel gras, ses œuvres sont conçues pour disparaître sous l’effet du piétinement et des intempéries. Leur caractère éphémère et leur inscription dans une temporalité vécue sont au cœur de sa pratique. Pour ces créations, il détourne une variété d’outils, tels que pinceaux, balais ou objets du quotidien, et documente leur évolution par la photographie, prolongeant ainsi le geste artistique.
Entre 1980 et 1982, il réalise dans plusieurs villes européennes des figures humaines inspirées de la peinture classique, puis, à partir de 1982, s’oriente vers des formes plus abstraites, toujours ancrées au sol et à l’espace urbain. Sa pratique comporte également une dimension performative : lors de la réalisation de ses œuvres, il porte des costumes assortis à ses créations, parfois accompagné d’assistants, transformant ainsi la rue en scène vivante. Les costumes et les œuvres en cours sont systématiquement documentés, alimentant un "musée imaginaire" constitué de ses archives visuelles.
À partir de 1992, Castoldi se consacre au travail en atelier, délaissant l’espace urbain pour développer une technique personnelle, nommée Apparition, fondée sur la superposition d’images peintes translucides, laissant à chacun le soin de "composer le tableau par son regard". Il décline cette approche dans plusieurs séries, telles que Firmamento, Primavera, Enfants soldats, L'éternité ainsi que Monstres Sacrés, consacrée aux figures du cyclisme. Dans cette dernière, il joue sur les effets de lumière et le déplacement du spectateur, offrant aux corps et au sport une image surhumaine.
Décédé à Paris le 19 février 2022, Sergio Castoldi laisse une œuvre singulière, au croisement de l’art urbain, de la performance et de la photographie, marquée par l’impermanence, le geste partagé et la mémoire.

Source : Alexandra Parrish


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