Gérard Zlotykamien est aujourd'hui reconnu comme un des pionniers de l'art urbain en France. En 1963, il tourne le dos au monde institutionnel des galeries et décide de peindre ses œuvres à l'air libre, en se passant de toute autorisation. La bombe aérosol devient progressivement son outil de prédilection. Les « éphémères » peints par Gérard Zlotykamien sont porteurs d'une lourde charge mémorielle : ils évoquent la silhouette humaine dans toute sa fragilité. Ils rendent notamment hommage aux victimes de la déportation nazie, qu'a vécue une grande partie de sa famille. L'artiste peuple les villes de France et d'Europe de ces figures, immédiatement reconnaissables sans être jamais identiques. Il fait face à deux procès, en 1980 et 1984, pour dégradation volontaire de biens. L'œuvre présentée ici combine le pinceau (pour l'arrière-plan en rouge et jaune) et l'aérosol (pour le motif). Il s'agit d'un des 500 éphémères sur papier réalisés par l'artiste en moins de 24h lors d'une exposition à Avignon.
Source : Claire Lignereux