Née en Dordogne en 1960, Béatrice de Fays (dite B2Fays ou B2F) a grandi à Tours puis à Bruxelles avant de s'installer à Paris en 1983.
Autodidacte et touche-à-tout, elle privilégie l'expérience à l'enseignement et se lance en 1984 dans le graphisme et la bande dessinée, inspirée par des auteurs comme le collectif Bazooka ou Kkrist Mirror, qui revendiquent comme elle de ne pas savoir dessiner.
Prompte à briser les codes, à défricher de nouveaux territoires et à s'emparer de nouveaux outils, elle s'exprime dès 1984 par le collage, la bombe aérosol libre et le pochoir, en atelier comme dans la rue. Solitaire, elle côtoie néanmoins divers collectifs d'artistes urbains comme les 7 Mercenaires ou les Frères Ripoulin.
Publiées à partir de 1984 dans les magazines Rigolo, Tam-Tam, Sphinx, Zoulou puis Métal Hurlant, ses bandes dessinées la mènent à réaliser des animations pour la télévision, où elle s'approprie l'outil numérique et la palette graphique pour réaliser, entre deux travaux de commande, des œuvres personnelles. En 1985, elle participe à la première exposition dédiée aux œuvres réalisées à la palette graphique "Palettes Pauvres - Images Riches" au Centre Pompidou à Paris.
De publications en expositions, elle décline un univers personnel fait de couleurs vives et de formes géométriques et raconte, en images plus qu'en récits, ce qu'elle observe de son époque et de ses contemporains.
A partir de 1987, elle abandonne progressivement la palette graphique pour la peinture, jusqu'en 1994, lorsque toutes ses peintures sont détruites dans un incendie. Elle renoue alors avec l'outil numérique et intègre la mémoire de ses peintures à ses nouvelles œuvres.
En 2006, Béatrice de Fays est lauréate du prix "Villa Médicis Hors les Murs" en Inde. Depuis elle vit et travaille entre l'Inde et l'Europe.
Soucieuse de communiquer, d'échanger voire d'interagir avec le spectateur, elle développe des projets participatifs et déploie des dispositifs visuels et sonores, des installations multimédias et des espaces en réalité augmentée où la technologie se joue des distances et permet au spectateur d'entrer dans le processus créatif. Ses œuvres, bien qu'en partie virtuelles, restent néanmoins ancrées dans le réel, trouvant leur complémentarité en écho aux lieux dans lesquelles elles sont déployées, dans les supports et matériaux sur lesquels ses images sont projetées, ou par la présence active des spectateurs.
Source : Nicolas Gzeley